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Face à une situation exceptionnelle, il faudrait des mesures exceptionnelles

Afin de lisser l’afflux des clients dans les commerces durant la période des achats de fin d’année, le Trade Club Vaud (TCV) et la Fédération vaudoise du commerce de détail (FVCD) auraient souhaité obtenir une adaptation des horaires de fermeture.

Le Trade Club Vaud (TCV) et la Fédération vaudoise du commerce de détail (FVCD) ont écrit au Conseil d’État pour lui faire part de leur mécontentement face aux aides minimes reçues pour atténuer les pertes subies par le secteur pendant la pandémie. Alors que la période stratégique de décembre commence, leur proposition d’extension des horaires pour favoriser une meilleure répartition des flux dans ses rayons et donc de meilleures conditions sanitaires vient de se heurter au refus des autorités… Le point en trois questions avec Pascal Vandenberghe, président du TCV.

Quel était le plan à mettre en place?

L’idée était de disposer d’une meilleure répartition des flux dans nos commerces pour cette période clé qu’est la fin d’année. Pour certains commerces, le seul mois de décembre représente le 40% de l’activité annuelle. Nous avons rencontré à deux reprises les conseillers d’État Rebecca Ruiz et Philippe Leuba à qui nous avons pu faire comprendre le risque sanitaire pour les clients comme pour le personnel que représentait une concentration de monde dans nos magasins. Pour y remédier, nous nous étions entendus sur une extension des horaires, voire une ouverture des magasins deux dimanches en décembre, afin de lisser l’afflux de clients. Plus précisément, nous aurions sacrifié les traditionnelles soirées de Nocturnes (durant lesquelles les magasins restent ouverts jusqu’à 22 h) contre six jours répartis sur deux semaines – les 16, 17, 18, 21, 22 et 23 décembre – d’ouverture prolongée jusqu’à 20 h 30. Avec la garantie qu’aucun employé ne travaillerait plus de deux soirs par semaine. On espérait que le Conseil d’État prendrait ses responsabilités, à l’instar de ce que Mauro Poggia a fait la semaine dernière à Genève en autorisant l’ouverture des commerces jusqu’à 20 h le samedi. Malheureusement, notre objectif n’était pas partagé par les représentants du syndicat Unia…

Et au final, le Conseil d’État n’a pas validé ces propositions. Comment prenez-vous cette décision?

Très mal, évidemment. Le gouvernement s’est soumis au diktat d’Unia. Et je ne comprends pas comment il peut faire fi des enjeux sanitaires en acceptant que ce syndicat dicte sa loi aux 28’000 salariés de la branche dans le canton. D’autant moins qu’il n’est représentatif que d’une minorité d’entre eux. De plus, c’était notre deuxième déception de la semaine, juste après avoir appris que le commerce de détail ne serait pas intégré à l’opération welQome 2.

L’argument qu’oppose toujours Unia à ce type de mesures, c’est la protection des familles. On ne peut plus penser comme ça aujourd’hui, selon vous?

Non, et encore moins cette année. Unia semble vivre dans un autre monde. Face à la situation exceptionnelle à laquelle on est confronté, il faut faire preuve d’un peu d’ouverture d’esprit et mettre en place des mesures… exceptionnelles. Il ne faut pas oublier ce qui est inscrit dans la loi: à savoir que le travail du dimanche ne peut se faire que sur la base du volontariat… Et je tiens à préciser que dans nos enseignes de Genève, nous avons plus de demandes de la part de nos collaborateurs que de places pour le travail du dimanche.

Article publié le 30.11.2020 par www.24heures.ch